
Peur de l'engagement - mal du siècle ?
Combien de fois avons-nous attendus d’être prêt pour s’engager ? Combien de fois avons-nous attendus que l’autre soit prêt à s’engager ? Depuis combien de temps attendons-nous et qu’attendons-nous vraiment ?
Notre société gangrène l’amour. L’évolution nous fait goûter au confort, si bien que nous pensons avoir le temps. Et le temps passe. Il passe aussi vite que nous passons à côté de notre vie. L’illusion du choix accentué par les réseaux sociaux nous absorbe et nous trompe. Il y a quelques jours, la deuxième saison de la série Bref est sortie et c’est cette phrase qui a le plus marqué mon esprit : « Il avait besoin de s’assoir 30 secondes, il s’est assis 20 ans. »
Et si l’on arrêtait d’attendre l’idéal au risque de finir seul comme un rat sans le moindre souvenir merveilleux à ressasser ?
La fénéantise de l’amour durable
Mille raisons expliquent la fénéantise amoureuse à commencer par la rupture. Le chagrin d’amour est une souffrance innommable. J’ai toujours perçu la rupture comme une double mort. D’abord, c’est nous qu’elle tue. Ensuite, elle fait mourir l’autre dans notre vie. Le problème de cette double mort, c’est qu’on n’est pas tout à fait mort : il faut respirer encore.
Je pense aussi aux autres traumatismes qu’engendrent une relation, qui, de fait, peuvent conduire à cette rupture : la tromperie, le viol conjugal, la violence tout court. Et comme si tous ces facteurs ne suffisaient pas, internet nous a rendus encore plus fous. Grâce à cette merveille, nous décuplons nos chances d’être trompeurs et trompés dans un confort humiliant pour nous-même. C’est cela, la soif sans imagination qui conduit à s’assoir pendant 20 ans : l’illusion du choix épousée à la peur.
Pourquoi il faut se lever de sa chaise
Vivre est un risque, aimer est un risque. Oui je vais souffrir, oui je vais pleurer, mais je vais aussi rire, construire, apprendre, danser, créer, écouter, être entendue, me parfaire et m’élever.
Si je me lève de cette chaise, je m’engage déjà et c’est envers moi-même. Cet engagement est pur : je veux grandir en tant qu’individu, mieux comprendre mes propres besoins, me façonner à l’image de celle que je rêve d’être. Prendre ce risque, prendre des risques m’élève et me remplit de confiance en moi. Surtout, je veux être dans l’autre, je veux partager avec l’autre pour connaître une connexion profonde que je n’aurai pas avec ma chaise. Mes problèmes du quotidien seront amoindris par une épaule et une oreille attentive. Le contact physique me rendra encore plus belle. Je serai vivante.
En me levant de cette chaise, j’accepte de demander de l’aide, je m’aide à mieux vivre en allant vers l’amour. Je veux faire de ma vie un roman que j’écris. Debout. Pas assise.
Puissiez-vous chasser le regret en vivant des rencontres enrichissantes.
Sarah - @ladelicatessedesmots
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