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Les cœurs hibernent-ils durant l’hiver ?

Est-ce moi ou ces derniers temps, le jour semble ne jamais se lever ?

Vous me direz, la pénombre à la limite, passe encore. Une nuit prolongée pourrait avoir son intérêt, celui d’une grasse matinée universelle. Mais non. Ici, le problème est que la nuit s’enfuit chaque matin, sans pour autant que le soleil ne parvienne à percer à travers la grisaille. Mi-figue mi-raisin, c’est morne, c’est moche, c’est gris. Ajoutés à cela ce vent mesquin qui s’immisce dans les vêtements et la pluie qui gifle et cingle la moindre petite partielle de peau que l’on oserait encore, par bravoure ou inconscience, exposer à l’air libre ; et bien franchement, je ne sais pas vous, mais moi je ne serais pas contre une nouvelle petite quarantaine. Manu, si tu passes par là.

Mais comme on peut rarement compter sur le gouvernement pour prendre les mesures adéquates, je sens que je vais encore devoir prendre les choses en mains. Il se pourrait bien alors, que je décide sur un coup de tête de faire la grève, ou au moins le pont, un pont qui durerait toute la semaine, et se prolongerait sur celle d’après. Un pont tacite.

J’enfilerais mes chaussettes les plus épaisses, ma culotte la plus confortable, mon pyjama préféré, et ni une ni deux ramperais jusqu’à mon lit pour m’y étaler sans vergogne, couette enroulée autour du corps tel un maki california.

Et alors là, n’ayant pas les capacités biologiques pour hiberner, j’hivernerais.

Dis comme ça, ça pourrait presque passer pour un acte de foi ou au moins pour du militantisme. Je suis certaine qu’à plusieurs, on pourrait créer un mouvement. Il faudrait choisir un hashtag bien sûr, parce qu’en 2023 plus rien de bon ne se crée sans un hashtag. Il faut vivre avec son temps, comme dirait l’autre.

Pendant cette hivernation, je mettrais mon cerveau sur OFF. Pas question de l’entendre et encore moins de l’utiliser. Aux grandes flemmes les grands moyens. Faut dire qu’il me fatigue, le bougre, avec ses pensées incessantes, il serait j’en suis sûre, encore capable de me culpabiliser. Pour être certaine d’avoir la paix, peut-être bien que lui aussi, je l’enroulerai dans une couette avant de le laisser tremper jusqu’au retour des beaux jours.

Et puis le cœur… Que ferais-je de mon cœur ?

Si l’adage veut que les sens se réveillent et s’affolent au printemps à mesure que nos corps se dévêtent de leurs couches tissulaires superflues ; il n’y a à ma connaissance, rien qui ne fasse mention d’une solution pour nos gambettes qui n’auraient pas trouvé bouillotte humaine à leurs pieds.

Personnellement en cette période, mon cœur oscille entre l’envie de se serrer fort contre un autre, et celle de fermer boutique. Peut-être parce que, enfin en bons termes avec le corps qui l’abrite, c’est aussi la période où je n’ai envie de faire aucun effort. Adieu le maquillage, la lingerie sensuelle et l’épilation régulière, en cette saison un bonnet suffit à me coiffer, un jogging, à m’habiller ; pourvu qu’il soit doux. Mylène, si tu passes par là.

Et quand bien même ces apparats sans importance, la simple idée de mettre le nez dehors pour aller me peler le cul sur une chaise pendant deux heures, à essayer de grappiller centimètre par centimètre un coin sous le poêle-terrasse tout en faisant semblant de m’intéresser à la conversation que j’ai déjà eue quinze fois et que j’aurais pu avoir du fond de mon lit… Franchement non merci.

D’ailleurs en parlant de ça : bonjour, et bonne nuit.

Par Britany Lefebvre | @Indecence_et_deraison

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