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Le premier date idéal, mode d’emploi

Le coeur qui bat, les mains moites, un étau qui nous serre la poitrine : pas de doute, ce sont les symptômes du date qui approche. Cette épreuve peut nous en faire regretter nos pires examens ou entretiens d’embauche. L’angoisse du blanc, ou de se sentir mal à l’aise ne nous empêche pas de vérifier pour la dixième fois notre tenue ou que notre parfum est bien en place. Savoir que l’autre est aussi angoissé que nous pourrait nous aider à relativiser, mais on ne pense pas à ça dans ces moments là. Le date peut être un moment de découverte, de sensualité, un moment qu’on appréhende et qui nous tend, ou encore annoncer la lassitude du film qu’on a déjà vu bien trop de fois.

Face à cette diversité d’aspects, de ressentis ou d’attentes, comment envisager le date idéal si tant est qu’il existe ?

Des stéréotypes bien en place

A première vue, le date a tout d’une cérémonie dont les éléments sont convenus à l’avance. Après tout, des siècles d’histoire romantique nous précèdent : le rendez-vous est une danse dont nous avons juste à suivre les pas, le terrain a été balisé avant nous.

D’ailleurs, certaines conventions en la matière m’ont toujours parues souffrir de graves défauts : le cinéma, par exemple. S’enfermer dans une pièce où il fait sombre, où il est impossible de parler, de se regarder, à voir une oeuvre qui ne nous dira rien sur l’autre, semble la solution idéale pour passer du temps avec quelqu’un… en s’assurant qu’on ne connaîtra absolument rien à son sujet.

Pire encore, le restaurant : voilà deux âmes figées dans un décor lourd, où le rythme lent des plats qui se succèdent s’ajoute aux étapes pesantes de la rencontre. Bienvenue dans l’enfer de la discussion dans laquelle il n’existe ni échappatoire ni horizon. Il faudra parler de vos études ou de la ville où vous avez grandi, de l’apéritif au dessert, et peu importe si vous voulez partir, la terrible mécanique ne vous laissera aucune porte de sortie. Vous qui commandez cette entrée, laissez là tout espoir.

L’étincelle qui trouble la mécanique

Reste alors le verre, coulant et souple comme un chat. On y met ce qu’on veut, sage comme une tisane ou espiègle comme une Margarita. On s’en va ou on reste, on découvre l’autre dans la position qui nous convient, les yeux profondément dans les siens ou côte à côte, à partager le spectacle des badauds qui passent.

Mais mieux encore que le verre, un délicieux grain de sable peut venir troubler n’importe laquelle de ces mécaniques. En date, un restaurateur nous a déjà poursuivi parce que nous avions oublié de payer, riant comme des enfants à en perdre haleine sur les pavés du Sacré-Coeur. Avec une autre, nous avons dansé devant Notre-Dame au milieu des touristes, une fois encore, nous sommes rentrés au hasard dans un cabaret.

Alors, des ailes poussent sur les flancs du chat, à la liberté du verre s’ajoute une fougue d’enfants. Bien sûr, l’alchimie est indispensable, mais encore faut-il que l’étincelle ait un ciel à éclairer. Ce ciel, c’est l’inattendu, le frisson de l’aventure improvisée. On peut découvrir ensemble un nouveau parfum de glace ou s’aventurer dans une pièce insolite, peu importe ce que l’on fait, l’essentiel c’est qu’on le fasse pour la première fois et que l’on s’y découvre ensemble. Ces dates, on les ravit aux procédures établies qui nous ont précédées, on se libère d’un carcan qui dessert la rencontre, on s’envole vers les charmes d’un instant mémorable.

Dans ces moments, on oublie qu’on est en date : et c’est finalement peut-être ça, un premier date idéal.

Par Jean Dizian@lunesnoires 

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