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Le bonheur tout seul pour un amour à deux

Dans l’article précédent, j’avais commencé à aborder une thématique on ne peut plus importante lorsque l’on aborde le sujet du couple. J’aimerais la développer un peu plus longuement ici. 

En mettant de côté les caractéristiques intrinsèques propres à chaque individu que nous sommes, penchons-nous le temps de cette lecture sur l’expression populaire « trouver sa moitié ».

Quand on y pense, on nous rabâche sans cesse depuis l’enfance à quel point il est important pour notre bonheur et notre équilibre, mais surtout pour notre réalisation et notre épanouissement, de trouver LA personne avec qui faire notre vie. Et ce qui en étant jeune passe pour un conte de fées peut rapidement se révéler source de stress et de pression à l’âge adulte.

Que faire si après moultes années la personne tant aimée ne se révèle finalement pas être la bonne ? Et si l’on est encore célibataire à trente ou quarante ans, avons-nous pour autant raté le coche ou pire encore, raté notre vie ? Et que répondre à tante Suzanne qui nous fait les gros yeux à chaque fois qu’on lui dit qu’on est mieux seul.e que mal accompagnée ?

En réalité, le problème qui se pose ici est la conception du couple que nous avons et qui nous a été inculqué. La pensée sous-jacente à l’expression « trouver sa moitié » se traduit par le fait qu’à la base, nous sommes incomplets. Que nous sommes un peu comme une moitié d’Être. Et qu’il en est ainsi jusqu’à rencontrer l’objet d’amour qui viendra nous compléter et faire de nous un être à part entière.

Vaste programme…

Cette vision peut se résumer par l’équation amoureuse : 1+1=1.

Spoiler alerte : ce calcul est faux.

Il est d’ailleurs à l’origine de la majeure partie des déboires et autres drames sentimentaux que nous avons tous déjà connus un jour.

De cette croyance découle une autre croyance, tout aussi dévastatrice pour nous-mêmes, mais aussi pour nos histoires d’amour. La croyance que notre bonheur ne dépend pas de nous-mêmes, mais dépend en majeure partie de l’autre, de sa présence et de notre capacité à se faire aimer de lui.

Ainsi on se fond, on s’oublie et l’on se dépeint selon l’image lisse et parfaite qu’on pense qu’il pense de nous.

C’est drôle, car souvent on fantasme cette fusion et l’on regarde ces couples collés l’un à l’autre tels des coquillages sur leur rocher, avec une pointe d’envie, parfois même un zeste de jalousie.

Mais parce que notre Être à besoin d’espace et de libre expression, ce petit monticule d’illusions tient un temps, voire quelques années, mais fini toujours par s’effondrer.

Aïe.

À la précédente équation j’oppose à présent celle-ci : 1 +1= 3.

Dans ce calcul, chacun des deux partenaires est un être à part entière, complet à sa naissance, non diminué ou augmenté par le fait d’être en couple ou non.

La troisième entité est créée par le couple lui-même et représente la relation.

Chaque personne est libre de s’investir dans cette relation en y apportant la part de soi souhaitée, tout en veillant à conserver un équilibre entre la part mise par chacun des partenaires.

Ainsi la relation n’est alors plus un but en soi, mais un bonus, la cerise sur le gâteau ou le pompon sur la Garonne et les partenaires se libèrent de toute forme de dépendance — et de la peur de l’abandon par extension — pour se réaliser et s’épanouir pleinement, à la fois personnellement et conjointement.

Cette vision nous permet également de sortir de ce bon vieux schéma du Sauveur et du Sauvé et équilibre les rôles.

Parce que compter sur l’autre pour atteindre le bonheur, c’est abandonner en d’autres mains notre bâton de pouvoir ; d’autre part, c’est mettre sur les épaules de notre partenaire un fardeau bien trop lourd à porter et qu’on lui reprochera à terme, de n’avoir pas su combler.

Comprendre cela, c’est comprendre que l’on peut être heureux, épanoui et parfaitement réalisé en étant seul, en couple, ou dans n’importe quel type de relation. C’est comprendre aussi que notre bien-être ne dépend que de nous, mais que celui-ci peut être augmenté lorsqu’il est partagé avec la personne aimée.

Et ça, c’est peut-être bien le début du bonheur.

@Indécence_et_Déraison

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