
L’art de la lenteur : trouver la paix dans un monde accéléré
Et si on appuyait sur pause ? Dans un monde à mille à l’heure où la lenteur devient un luxe mental, notre paix intérieure est mise à mal. Et si la paresse a mauvaise presse, on oublie trop souvent de préciser que la chasser complètement de notre quotidien pourrait avoir de lourdes conséquences sur notre santé. A l’instar de la quantité, la qualité, elle aussi, se trouve partout, si nous décidons de la voir.
Se perdre dans l’art, un moyen de méditer
La lecture est comme une fenêtre : elle permet de se concentrer pleinement sur une activité, de se détendre et de s'évader dans un monde imaginaire alors même que nous n’avons pas quitté le nôtre. En plus d'aider à réduire le stress, lire, améliore la concentration et favorise la relaxation, notre bien le plus précieux. C’est pourquoi je me penche souvent sur des romans proches du songe. Ils me permettent non seulement de m’abandonner l’espace d’une heure ou deux, de me perdre (avec plaisir), de changer mille fois d’avis, mais aussi d’accéder à la nuance qui parfois, lorsque je vais mal, me manque. En lisant, j’accède au rêve en plein jour. Pour sortir du monde réel et accéder à un autre monde, je vous conseille des romans oniriques comme En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut ou encore Le fait du Prince d’Amélie Nothomb. Quant aux personnes qui ont une dent contre la lecture, le cinéma offre, au même titre qu’un roman, le rêve en image. Dernièrement, trois films ont aspiré mon âme, trois chefs d’œuvres que je vous conseille vivement : The Fabelmans, Dogman ou encore Simple comme Sylvain. De la beauté, de la beauté, de la beauté !
Contempler en silence
Vivre dans un monde en mouvement constant nous impose une posture de réponse. Or, ce qui-vive provoqué par l’autre peut, à terme, nous épuiser mentalement. J’ai découvert récemment qu’il m’arrivait de décrocher complètement au beau milieu d’une conversation, d’une réunion, ou encore d’une fête sans même m’en rendre compte. En réalité, je partais en contemplation. La contemplation est un phénomène incroyable pour l’esprit. A chaque fois que je me perds dans la contemplation d’un objet, d’un paysage, et j’en passe, je déconnecte instantanément avec la réalité et de fait, avec moi-même. Je réalise alors que je ne suis plus maîtresse de mes pensées mais que je les observe avec un recul qui m’est très agréable. Je me dédouble et ce dédoublement me remplit d’affection pour moi-même. Pourquoi ? Parce que soudain, je relativise, je désacralise, je dédiabolise : c’est la paix qui est entrée en moi. Pour accéder à une pleine contemplation, inutile d’être dans un environnement époustouflant. La contemplation est possible n’importe quand, n’importe où, à condition d’oublier l’urgence du monde qui gesticule autour, à condition d’oublier la réponse...
Il faut toujours finir par l’essentiel. Si l’art de la lenteur avait une seule et même définition, elle serait pour moi la création. Quand j’écris ou quand je chante, je ne suis plus en moi. J’ai donné mon esprit à un ange. Il se charge de me guider et me remplit de beauté. Le monde extérieur a disparu et je ne sais pas où je suis, mais je voudrais à chaque fois y rester pour toujours.
Soyez lents quand la beauté s’offre à vous.
Sarah - ladelicatessedesmots
je m'inscris