
C’était mieux avant ?
Hier soir je terminais avec mon mec la série This Is Us. Un peu sceptique aux premiers abords, il s’est très vite laissé convaincre de mater quelques épisodes, pour finalement m’interdire de terminer l’ultime saison sans lui. Autant vous le dire tout de suite : j’ai pleuré, lui a aussi discrètement que possible versé sa larme, bref, fin d’une série magnifique. Tout ça pour te raconter qu’à un moment, un des personnages est assis avec ses amis dans un bar. Échange d’œillades avec une jeune femme. L’homme s’approche, entame la discussion, l’invite à se joindre à eux. Ils finissent par sortir ensemble. Avance rapide dans le temps. Ils se marient, ont des enfants, et cetera, et cetera. Et là, Alex me sort : “genre, c’est aussi facile que ça !” S’en est suivi un débat où pour ma part, oui, ici c’est aussi facile que ça, parce que la scène se déroule dans les années 70 voir peut-être 80. Et que si pour beaucoup d’entre nous aujourd’hui, aborder quelqu’un comme ça dans un bar, c’est toute une montagne, j’imagine que c’était chose aisée, voire normale, à cette époque.
Parce que si l’on remet tout ça dans son contexte, sans téléphone portable ni application, sans réseau social et autre moyen fictif de divertissement, quand tu avais envie d’aller parler à quelqu’un, tu n’avais pas trente six solutions. Tu te levais de ta chaise, prenais ton courage à deux mains et tu allais lui parler. Point. Alors oui, certainement que le trac était là aussi, mais n’empêche que c’était beaucoup plus instinctif. Il n’y avait pas d’écran derrière lequel se cacher ni d’application où espérer miraculeusement croiser notre crush.
Est-ce que du coup c’était mieux ? Peut-être. Ou pas. Comment savoir sans l’avoir vécu ? Une chose est sûre, c’était différent. Et puis, comme on dit, il faut vivre avec son temps. Le notre est composé d’écrans et de technologies. À nous donc de les utiliser à bon escient.
Parce que oui, les applications de rencontres nous offrent aujourd’hui la chance de pouvoir rencontrer une multitude de personnalités que nous n’aurions certainement jamais croisé dans notre quotidien ou sur lesquelles nous ne nous serions pas arrêtés, mais si nous ne faisons pas la démarche de passer à la rencontre réelle, tout cela n’est-il pas finalement vain ? Ne passons-nous pas à côté de la beauté de la chose ?
Autre point qui m’interpelle, quand je reçois des couples au cabinet, la question du téléphone revient souvent sur la table. Tu passes ton temps sur ton téléphone alors que je suis à côté de toi. Comprenez : je me sens transparent, moins intéressant.e que ces vidéos sur lesquelles tu scrolles pendant des heures. Et c’est peut-être bien ça, le mal de notre génération. D’être accroché à notre téléphone, telle ma fille d’un an et demi à son doudou, que l’on en oublie parfois de vivre pleinement notre vie physique, avec toute l’attention et la considération que nos amours et nos amis bien réels méritent.
Alors, pour sûr, ce n’était ni mieux ni plus facile avant, mais les gens avaient moins de distractions qui les détournaient de ce qui comptait réellement. Et qu’à trop regarder la vie des autres, on prend le risque de passer à côté de la nôtre.
Morale de l’histoire : si quelqu’un te plaît, fonce.
Britany Lefebvre - @Indécence_et_Déraison
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