AdopteUnMec.com

AdopteUnMec.com

Célibâtard

Bâtarde de vie que d’être célibataire ? Je ne pense pas. On peut être célibataire par choix. Ce n’est pas forcément une punition. On n’est plus à l’école, rien ne sert de les montrer du doigt, à l’âge où foncièrement, on préfère tous se le prendre ce doigt.

Le célibat peut avoir plusieurs causes. On ne trouve pas chaussure à son pied, et là encore, on peut avoir juste envie de le prendre son pied, sans engagement. C’est vrai, le célibat, c’est le champ de tous les possibles, le choix, les avantages de ne rien devoir à personne. À la porte, ça sonne, et vont et viennent les personnes (oui et le reste aussi, je sais que vous savez que nous savons que vous savez qu’il n’y a pas que les personnes qui vont et viennent et la porte qui claque). Le célibat, une situation confortable, au moins autant que mon matelas (avis aux amateurs, je suis en chaleur).

Après, être célibataire, c’est être, peut-être, un peu frileux parfois. Normal, il n’y a pas quelqu’un à vos côtés toutes les nuits de l’année pour vous réchauffer. C’est peut-être avoir une réticence à s’engager, parce que vous vous rappelez de votre ex qui vous a mal aimée, malmenée, ou qui passait son temps à vous parler de son boulot dont vous n’aviez, à force, plus rien à branler. Conclusion valable aussi pour ce qui se passait dans votre lit toutes les nuits . Oui, du coup, au lieu de vous en prendre un de coup, c’est vous qui vous branliez le soir après minuit, après l’avoir écouté tandis qu’il se plaignait de sa « connasse » de collègue Fanny dans une voix à l’imitation misérable avant de s’endormir en ronflant, expulsant le reste de fiel de sa triste vie. Tandis que vous, vous n’aviez plus sommeil, avec l’envie d’être seule et dans un autre lit.

Être célibataire, c’est vouloir préserver sa tranquillité ou ne pas vouloir revivre les mauvais bails du passé, ou encore comme un primo-accédant, avoir peur de sauter le pas et de signer un bail renouvelable de trois ans.

Un célibataire a le temps de songer, seul dans son canapé, déjà parce qu’il n’a personne qui lui présente ses pieds dégueulasses à masser. Est-ce qu’il serait capable de supporter un autre, de mêler sa solitude à la sienne ? Il y réfléchit tandis qu’il cuisine en s’enjaillant en musique ou se morfond sous un plaid qui ressemble à un linceul en regardant Netflix, parce qu’il ne sait pas bien pourquoi, mais parfois sa situation lui met un peu la larme à l’œil. Pourtant, y a pas d’alarme, pas de drame, pas de deuil, c’est pas grave d’être seul.

La seule chose qui compte, c’est de faire ce qu’on a envie. Rien n’est figé, l’important, c’est d’être bien avec soi, dans sa solitude, complète ou partielle, prendre des bouts de ciel pour soi et on verra si quelqu’un prendra sa place de l’autre côté du canapé ou pas. Y a pas de recette (parole d’une meuf qui sait rater le riz et les crêpes). Il faut fêter son célibat, il faut le pleurer aussi parfois, embrasser la vie, embrasser l’envie, embrasser celui, et comme le disait une mauvaise série (en réalité, j’en sais rien, je l’ai pas vue, mais à vue de nez, apparemment, je perds rien), demain nous appartient.

Par @plaquemoisurtonmur

je m'inscris
back to top